dimanche 15 mars 2009

Présentation investisseurs

"Je m'excuse, mesdemoiselles, mais je n'ai pas bien compris votre concept de marque. Comment comptez-vous développer un business model rentable si vous n'avez pas de positionnement clair ?"

L'homme, confortablement assis dans son fauteuil en cuir, ferma le clapet de son ordinateur portable et croisa les mains en signe de renoncement. A l'abri derrière ses petites lunettes rondes, il se permit un regard sceptique, impatient, de celui à qui on a fait perdre son temps. Il ne tarderait pas à congédier ces deux étudiantes un peu bavardes qui lui avaient présenté leur projet professionnel.

Lisbeth tremblait, complètement paniquée à l'idée que cet homme qui pouvait d'un claquement de doigts faire et défaire leur carrière naissante, allait probablement les renvoyer à la case départ. Alexandra cependant n'en démordait pas. Elle croyait à son projet, qui était viable, naturellement, et elle ne laisserait personne la d9courager ou se mettre en travers de son chemin. Elle décida de déployer davantage de pédagogie.

"C'est sans doute que nous n'avons pas été assez claires. Laissez moi revenir sur une des slides du début."

Alexandra s'avança et ralluma l'ordinateur, en s'exonérant de la moindre autorisation préalable. L'homme n'eut même pas le temps de relever son insolence qu'elle était déjà penchée au dessus de lui, les avant-bras en appui sur la surface boisée du bureau. Il fut gêné par cette pose lascive qui le forçait à s'enfoncer dans son fauteuil, mais qui lui offrait en échange une vue agréable de la courbe de son corps ambitieux et apprêté.

"Ah ! voilà où je voulais en venir. Si l'on se fie à ces chiffres, c'est le moment idéal pour investir ce marché car ..."

La voix d'Alexandra devint un son continu et indistinct : il ne l'écoutait plus, absorbé par une douce rêverie. Et si la pose était une invitation ? D'une main, il suiverait alors la cambrure du dos de la jeune femme, en imaginant caresser sa peau, et non le tissu, doux mais sec, du chemisier en soie, puis de la jupe noire. Il s'attarderait sur le creux des reins, par déférence envers ce fessier rond et téméraire qui s'exposait à tous les risques. Il se demanda quelle texture auraient ses fesses s'il les saisissait à pleine paume : seraient-elles douces et moelle uses, se prêtant avec délice à tous les massages, ou au contraire fermes et serrées, gardant en chaque circonstance cet arrondi irrésistible ?

"Car le problème de la concurrence, c'est qu'ils n'ont pas compris les véritables enjeux du changement technologique ..."

Sa main aurait déjà glissé le long de ses jambes, serait descendue jusqu'aux chevilles d'Alexandra, autour desquels ses propres doigts s'enrouleraient. Puis il refairait le chemin inverse, remontant par le mollet, un mollet tendu et intransigeant auquel succèderait une cuisse plus indulgente et souple. Au moment où sa main quitterait le bas couture pour glisser tranquillement sur la peau nue, l'homme savait qu'il ne pourrait plus faire marche arrière.

"Non, sérieusement, je pense qu'une telle marque, avec un projet aussi fort, ne peut que réussir, ça me paraît évident que ..."

L'homme avait chaud. Son excitation involontaire commençait à rendre sa position inconfortable, il eût fallu qu'il masquât les palpitations de son bas-ventre par quelque dossier, ou même sa main, mais son geste l'eut trahi. Il revint sans peine à la croupe alléchante d'Alexandra.

D'un doigt désinvolte, il ferait glisser la petite culotte (qu'il s'imaginait en soie couleur chair), puis s'insinuerait dans le sillon, humide et indolent. La perspective de cette spéléologie intime augmenta son échauffement. Tandis que le majeur pén trerait dans la fente naturellement moite et accueillante d'Alexandra, l'index, audacieux, forcerait le passage vers la cavité étroite et privée de l'hémisphère nord. Commencerait alors une délicieuse manipulation qui ne s'arrêterait pas tant que la voix de la jeune femme deviendrait râle de plaisir.

L'homme se raidit tout d'un coup en voyant que Lisbeth était en train de l'observer. Elle le dévisageait même, avec une effronterie éloquente. S'efforçait-elle de percer à jour ses viles pensées ? Non, ce n'était pas un regard réprobateur, au contraire. En fait, il eut le sentiment d'être déshabillé, comme si avec ses yeux elle avait le pouvoir de déserrer sa cravate, de déboutonner sa chemise, et de dézipper sa braguette. Il éprouvait distinctement le contact de sa main sur son corps ; ses sens lui jouaient décidément un vilain tour, car il n'arrivait plus à distinguer l'illusion de la réalité.

Non, il ne rêvait pas, il sentait son sexe déjà captif d'une main qui l'entreprenait de façon appliquée et rigoureuse. Etait-il possible que tout ceci ne soit pas réel ? Etait-elle fausse, cette Lisbeth-là, avec sa bouche si tendre qui allait et venait, à ses pieds ? Comment était-il possible qu'il ressente si distinctement les caresses qu'elle lui prodiguait, avec sa langue et ses doigts ? Qu'elle était douce, cette succion tantôt pressante, tantôt lC3chante ... Et l'impatience de ses doigts, qui s'agrippaient à ses chairs ... Il n'eût jamais escompté tant de vigueur de ce petit poignet !

L'homme ferma les yeux pour recueillir toute l'attention que réclamaient ses sens, afin d'apprécier l'extase qui, il le savait, ne tarderait pas si Lisbeth maintenait la cadence. Quand il les rouvrit, Alexandra se tenait debout devant lui, un air de défi dans le regard. Il n'osa dire mot, de peur de rompre le charme de cet instant. Guidée sans doute par cette faculté d'adaptation qu'elle avait vantée dans son CV, elle défit le noeud de son chemisier, qui masquait la naissance d'un décolleté cachottier, et remonta sa jupe de façon à dévoiler la petite culotte noire en coton (et non en soie, comme il le croyait), qu'elle portait. L'instant suivant, sa langue entreprenante pénétrait sa bouche, mordillant au passage la lèvre inférieure, qui répondit favorablement à cette entrée en matière.

Tandis que la main gauche de l'homme maintenait la nuque bouclée de Lisbeth, sa main droite empoignait le sein d'Alexandra, l'armature du soutien-gorge n'étant pas un réel obstacle à cette prise de possession. Dans cette posture, il sentit qu'il allait jouir rapidement. Il voulut leur demander de se mettre à genoux, toutes les deux, mais il n'en eut pas le temps... Un éclair de plaisir, long, intense et étiré, le traversa et il déchargea par sa lves successives, le fruit de cette jouissance. Un soupir de volupté s'échappa de ses lèvres, sur lesquelles apparut un sourire soulagé.

"Pardon?", demanda Alexandra d'une voix méfiante en se retournant. Elle était soudainement habillée, à un mètre de lui, et Lisbeth, de l'autre côté du bureau, ne semblait pas avoir bougé. Tout ceci n'avait donc été que pure rêverie ? Impossible ! La chaude humidité de son pantalon attestait du contraire. Pourtant, les deux jeunes femmes le regardaient avec une perplexité qui indiquait qu'elles y étaient étrangères..

"Je veux dire, vous m'avez convaincu. Je crois que je vais investir dans votre projet."

Leurs visages se décrispèrent immédiatement et elles accueillirent la nouvelle avec une joie non feinte.

"Parfait ! Nous serons donc amenés à nous revoir prochainement ?" demande Lisbeth
"Prochainement et régulièrement !" ajouta Alexandra

Elles se levèrent, satisfaites. Il les raccompagna jusqu'à la porte de son bureau.

"A bientôt ! Tout le plaisir était pour moi"

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